La réponse de Sœur Germaine Nérôme
Des mots qui blessent, des mots qui font mal, des mots qui font souffrir. Des gestes incontrôlés. Et aussi des mots qui guérissent, des mots qui relancent, des mots qui redynamisent, des mots qui redonnent espoir. Et Dieu dans tout cela ? Où es-tu Dieu ? Dans cette situation il y a deux personnes en souffrance. Pourquoi en est-on arrivé là ? Qu’est ce qui ne va plus dans notre couple ? Des années de vie commune ont passé, une certaine routine s’est installée, on découvre l’autre autrement, le regard n’est plus celui des premiers jours. On se parle moins, il y a le travail, les enfants, la famille, on ne prend plus le temps de parler, de se parler.
Or, dans un couple la souffrance doit se dire. Tel homme, après une violente dispute avec son épouse, me disait : « j’ai mal aux entrailles » Et cette jeune femme aussi, qui disait : « j’en ai marre de faire la thérapeute sur l’oreiller » il ne s’agit pas d’être thérapeute dans le sens propre, mais être disposé à entendre la souffrance de l’autre, oui, l’oreiller peut aussi servir à cela. Qu’est ce qui ne va pas entre nous ? On a moins mal aux entrailles quand on arrive à se parler, à communiquer, parler de sa fatigue, de son stress.
La guérison s’opère lorsqu’on a parlé et qu’on s’est senti compris par l’autre. La vie en couple est à la fois fragile et forte. Fragile parce qu’elle révèle les point faibles et les limites de chacun. Forte, parce qu’il y a l’amour et le pardon. Don de Dieu. La force de l’amour permet de solliciter le pardon de l’autre, de le donner et de l’accepter. L’amour et le pardon sont plus forts que toutes les fragilités. C’est une grâce de Dieu qui fait avancer et qui donne la paix.
La vie conjugale parfaite n’existe pas, mais l’amour et le pardon ouvrent à l’Espérance.
Il ne faut pas hésiter à faire une démarche auprès d’un conseiller conjugal ou d’un thérapeute de couple. Ce sont des professionnels formés à l’écoute qui aident à retrouver la confiance.
Cette démarche, pour être efficace, doit être conjointe, un accord à deux est indispensable ; cela peut être la demande d’une seule personne, mais acceptée par l’autre. Ainsi le cheminement se fait ensemble.
« L’Espérance ne déçoit pas », nous dit saint Paul, dans l’Épitre aux Romains (R 5,5)
Ô Seigneur, guéris-nous, Ô Seigneur, sauve-nous. Donne-nous la paix.